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Lost in Translation : les développeurs francophones et l'anglais


En tant que développeurs francophones, nous jonglons constamment entre notre langue et l'anglais. Voici des interférences courantes que nous avons relevées entre les deux langues.

Penser en français, retranscrire en anglais

Nous autres développeurs francophones essayons généralement d'écrire notre code et parfois même sa documentation en anglais américain. C'est particulièrement important lorsque nous publions du code Open Source que nous souhaitons rendre accessible internationalement. Mais on remarque souvent des tournures incorrectes ou inhabituelles dues à notre manière de penser de francophone. Voyons quelques unes des perles les plus courantes.

Mettre au pluriel les mots invariables

Nous échangeons tous les jours des informations et nous manipulons des données par milliers. Lorsque nous codons dans la langue de Beyoncé, il nous parait donc tout naturel d'écrire datas et informations. Mais data est en fait déjà le pluriel du mot datum, plus rare. Quant à information, il ne prend un s que dans des textes juridiques où il a alors un sens bien précis. En ce qui nous concerne, contentons-nous donc d'écrire information comme un indénombrable.

Pour distinguer le tout de la partie, l'élément de la collection, on pourra dans notre code tirer bon profit de mot item, qui viendra remplir nos collections d'information et de data. Dans notre prose, on pourra également utiliser l'expression a piece of, une information deviendra alors a piece of information.

Utiliser des termes genrés au lieu de termes neutres

En français tout a un genre. Les répertoires sont au masculin, les requêtes sont au féminin. Lorsqu'on transcrit notre pensée de francophone dans la langue de l'Oncle Sam, on a tendance à reproduire ce schéma. Dans le code d'un système orienté service, on peut par exemple rencontrer une mother request et dans du code manipulant une structure arborescente, on peut croiser un father element. La solution ici est simple : utiliser le terme parent. Pour des éléments de même niveau, l'anglais dispose aussi du terme neutre sibling, qui n'a pas d'équivalent en français.

La réciproque : quand l'anglais déteint sur notre français

À l'inverse, à force de pratiquer l'anglais, celui-ci déteint sur notre façon d'écrire le français. Qui n'a jamais écrit connection dans un texte en français, là où on devrait écrire connexion ? Qui n'a jamais hésité entre example et exemple ?

On se surprens parfois à mettre deux d à adresse (étonnamment l'anglais est ici plus proche du latin addirectiare). On ajoute aussi parfois un u superflu à langage.

Souvent, ce sont carrément des mots anglais qu'on reprend de manière incorrecte. Ainsi, influencés par les media, il peut nous arriver de parler de technologies digitales, alors qu'on travaille dans le numérique et pas dans l'horticulture. On est également dans l'erreur lorsqu'on emploie crypter à la place de chiffrer.

En guise de conclusion, rappelons donc qu'à l'ère du digital, il est important de crypter ses connections si on veut éviter que des personnes mal intentionnées accèdent à des datas confidentielles comme par example notre addresse personnelle ;-)

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