Le salon Aqu'Etourisme s'est tenu à Bordeaux le 19 mai 2011. Il rassemblait environ 200 personnes. Parmi eux, essentiellement des acteurs des institutions touristiques en Aquitaine : offices de tourismes, comités départementaux du tourisme (CDT), communautés de communes…

Le sujet y était l'e-tourisme et plus généralement l'avenir du tourisme dans l'espace Aquitain.

La journée fut rythmée par les conférences dans l'amphithéâtre de l'hôtel de région.

Trois scénarios sur l'avenir

Que sera-devenu le tourisme en Aquitaine en 2030 ? C'est ce à quoi 3 personnes essayèrent de répondre lors de la 1ère conférence.  En se fondant sur certaines tendances actuelles, chacun raconta une histoire.

En bref, selon les scénarios :

• La technologie permet de repousser les limites de notre corps et de notre perception. Elle nous amène à être de plus en plus sensibles et sollicités par les réseaux numériques.
• Qu'ils soient humains ou non, nous interagissons avec les autres nœuds du réseau, et réciproquement. Nous sommes des nœuds du réseau.
• Émerge une réalité plus globale, une conscience collective.
• Cela remet en question certains fondements de notre société.
• Par exemple, dans les trois scénarios, les institutions sont remplacées par des entités interagissant via le réseau.
• Quid de cette conscience collective ? Conscience mondiale ? Conscience locale ? Intelligence artificielle ?
• À cette dernière question la réponse n'est pas acquise. C'est là que nous avons un rôle à jouer.

Il est plutôt amusant de remarquer à quel point cette synthèse rejoint la prospective de Joël de Rosnay présentée au TEDx Paris 2010.

Néanmoins, voici quelques notes plus proches du sujet du tourisme :

• La notion de destination pertinente est importante. L'adéquation entre nos caractéristiques et celles de notre destination sert de repère.
• Les destinations ne sont plus centrées seulement sur des lieux, mais davantage sur des expériences, des contacts humains (des amis rencontrés sur le réseau).
• La problématique de l'énergie va jouer un rôle prépondérant. Elle aurait par exemple une conséquence directe sur les transports.

L'auditoire était majoritairement composé de représentants des institutions. Plusieurs messages lui étaient adressés.

D'abord, il ne faut pas craindre le changement, mais l'accompagner. Les offices de tourisme ont déjà un rôle de coordination, il s'agit de l'accentuer.

Ensuite, les institutions (aujourd'hui) sont les garantes de certaines valeurs, d'une certaine réalité. Dans le cas du tourisme, on pourrait par exemple penser à :

• un rôle de promotion d'un territoire et d'une culture dans l'organisation générale ;
• un rôle de préservation des personnes, des territoires, des ressources.

Dès aujourd'hui, des initiatives comme la libération des données publiques vont dans ce sens. Elles participent à une réappropriation des choses publiques par les utilisateurs, les citoyens.

Mutation des offices de tourisme

L'après-midi était consacré à des questions plus proches de nous. Mais la thématique de la mutation était tout aussi présente.

Une récente étude montre que les offices de tourisme reçoivent de moins en moins de visites physiques, et inversement de plus en plus de visites numériques. Plusieurs personnes firent part de leurs retours d'expérience à propos des actions menées dans leurs offices de tourisme autour des nouvelles technologies. Ces témoignages étaient autant de pistes pour la mutation des offices de
tourisme. Ils essayèrent d'illustrer comment les nouvelles technologies pouvaient servir les intérêts touristiques. Si le travail change, il ne disparaitrait pas pour autant, et offrirait même de belles perspectives fondées sur la qualité de la relation avec les visiteurs et les valeurs transmises.

Présentation de solutions techniques

À la sortie de la salle de conférence, dix entreprises présentaient des solutions techniques.

Parmi elles, Makina Corpus présentait :

• des outils cartographiques pour la valorisation du territoire. Makina Corpus sait réaliser des cartes et des interfaces de visualisation   personnalisées. Elles permettent la mise en valeur de certains caractéristiques d'un territoire : points d'intérêt, parcours ou encore données statistiques. OpenData et logiciels libres sont des éléments clés dans les solutions proposées ;
• un projet cartographique au service de l'accessibilité. Makina Corpus soutint récemment une cartopartie orientée accessibilité. Cette initiative mettait à profit OpenStreetMap pour répertorier le degré d'accessibilité de rues et de commerces à Toulouse. Makina Corpus y apporta un support technique et logistique. Pour aller plus loin, Makina Corpus propose le développement un outil à destination des personnes handicapées : calcul d'itinéraires, mise en évidence d'informations relatives à l'accessibilité, saisie simplifiée des informations…
• Bison vert. Il s'agit d'un site de covoiturage dans lequel les recherches de passagers ou de conducteurs se font sur des critères géographiques (proximité, intersection d'itinéraires…) et pas seulement sur des listes finies de villes de départ et d'arrivée. Les communes et les offices de tourisme peuvent notamment être intéressées par les pages "au départ de" et "à destination de" personnalisables.