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Instal­ler Geotrek : avec ou sans segmen­ta­tion dyna­mique ?


Geotrek-admin propose deux modes de fonc­tion­ne­ment pour gérer les objets liés aux tronçons : avec ou sans segmen­ta­tion dyna­mique. Ce choix a un impact impor­tant sur la manière dont sont stockées et gérées les données, et sur les possi­bi­li­tés d’édi­tion, de cohé­rence topo­lo­gique et d’in­ter­opé­ra­bi­lité avec d’autres systèmes. Dans cet article, on vous explique ce qu’est la segmen­ta­tion dyna­mique ainsi que le réfé­ren­ce­ment linéaire, ses avan­tages, ses limites, et dans quels cas il est perti­nent (ou non) de les utili­ser.
Sommaire

Qu’est-ce que la segmen­ta­tion dyna­mique ?

Geotrek-admin, dans son mode d’ins­tal­la­tion clas­sique repose sur un réseau de tronçons pour struc­tu­rer les données. Il s’agit du socle de données à partir duquel seront ensuite ratta­chés tous les autres objets topo­lo­giques. Pour que l’ap­pli­ca­tion et les calculs auto­ma­tiques asso­ciés fonc­tionne correc­te­ment il est donc capi­tal que le réseau soit propre, cohé­rent, et topo­lo­gique­ment segmenté. Ainsi, le réseau de tronçons n’est pas supposé repré­sen­ter la réalité des sentiers sur le terri­toire mais plutôt un ensemble linéaire sur lequel seront ensuite tracés les sentiers, itiné­raires, inter­ven­tions et autres objets métiers.

La segmen­ta­tion dyna­mique, dans ce contexte, fait réfé­rence à la manière dont est struc­turé le réseau de tronçons (appe­lés paths dans le modèle de données). Plus parti­cu­liè­re­ment, elle désigne le décou­page auto­ma­tique des tronçons du réseau aux inter­sec­tions, pour main­te­nir une topo­lo­gie correcte et exploi­table.

Cela signi­fie que :

  • chaque inter­sec­tion entre deux tronçons (même si ce sont des chemins croi­sés ou une boucle) doit donner lieu à un décou­page auto­ma­tique des tronçons à ce point précis,

  • ce décou­page a lieu lors de la créa­tion ou de la modi­fi­ca­tion d’un tronçon.

Segmentation dynamique
La segmen­ta­tion dyna­mique expliquée dans cet article

Autre­ment dit, dès que deux linéaires se croisent, un nœud est créé à l’in­ter­sec­tion, et les lignes sont décou­pées auto­ma­tique­ment pour que le réseau reste topo­lo­gique.

Cela permet de :

  • garan­tir que les objets liés au réseau (itiné­raires, inter­ven­tions, aména­ge­ments…) pour­ront être posi­tion­nés de façon cohé­rente,

  • faci­li­ter les calculs de distances, les recherches de chemins, et les analyses spatiales,

  • éviter les inco­hé­rences géogra­phiques et les erreurs de données.

Dans Geotrek-admin, cette segmen­ta­tion est réali­sée auto­ma­tique­ment : si vous ajou­tez un nouveau tronçon sur votre réseau des déclen­che­ments auto­ma­tiques en base de données s’oc­cu­pe­ront de le décou­per en plusieurs morceaux s’il y a des inter­sec­tions sur son chemin. Atten­tion toute­fois lorsque vous instal­lez votre Geotrek-admin et inté­grez pour la première fois votre réseau complet il est préfé­rable d’avoir déjà préa­la­ble­ment travaillé sur vos données pour les pré-décou­per afin d’évi­ter de nombreux calculs en cascade.

Quid du réfé­ren­ce­ment linéaire ?

Le réfé­ren­ce­ment linéaire est une méthode utili­sée en géoma­tique pour loca­li­ser des objets le long d’un linéaire (comme une route, une voie ferrée ou un sentier), à l’aide d’une distance depuis un point de départ, plutôt qu’en leur asso­ciant direc­te­ment une géomé­trie propre (coor­don­nées GPS).

Dans Geotrek-admin, ce méca­nisme sert pour posi­tion­ner dyna­mique­ment certains objets le long des tronçons, à partir d’une distance de début et d’une distance de fin. Ces objets ne sont donc pas dessi­nés direc­te­ment sur la carte : leur géomé­trie est calcu­lée auto­ma­tique­ment à partir des distances le long du réseau.

Objets concer­nés dans Geotrek

Le réfé­ren­ce­ment linéaire est utilisé pour posi­tion­ner et stocker les objets suivants :

  • Sentiers

  • Statuts (physique, foncier, etc.)

  • Aména­ge­ments

  • Signa­lé­tiques

  • Inter­ven­tions

  • Points d’in­té­rêt (POI)

  • Services

  • Itiné­raires (randon­née, VTT, trail, etc.)

Pour ces objets on dit alors que ce sont des objets topo­lo­giques.

Comment ça fonc­tionne concrè­te­ment ?

Lorsqu’on utilise le réfé­ren­ce­ment linéaire, les objets comme les aména­ge­ments, les inter­ven­tions ou les itiné­raires ne sont pas dessi­nés direc­te­ment sur la carte. Au lieu de ça, on les posi­tionne par rapport aux tronçons.

Concrè­te­ment, on indique sur quel tronçon l’objet se trouve, à partir de quelle distance (PK [Point Kilo­mé­trique] début) et jusqu’où il s’étend (PK fin). Ces infor­ma­tions sont enre­gis­trées sous forme d’un évène­ment.

Exemples :

  • Un panneau peut être posi­tionné à 2,3 km du début d’un tronçon.

  • Un aména­ge­ment peut s’étendre du PK 5,0 au PK 7,2.

Ensuite, Geotrek utilise ces données pour calcu­ler auto­ma­tique­ment la géomé­trie de l’objet (sa posi­tion sur la carte) à chaque fois que quelqu’un souhaite l’af­fi­cher, en s’ap­puyant sur le ou les tronçons concer­nés.

Cette méthode consiste à asso­cier un objet à un ou plusieurs tronçons, à préci­ser le pour­cen­tage de début et de fin de son posi­tion­ne­ment sur ces tronçons, ainsi qu’un éven­tuel déca­lage (offset).

Référencement linéaire
Fonc­tion­ne­ment du réfé­ren­ce­ment linéaire – © Nell Party
Modé­li­sa­tion des posi­tions par rapport au tronçon
Objet Tronçon Début Fin Déca­lage
Itiné­raire (en vert) P1 10% 80% 0m
POI (en bleu) P1 95% 95% 30m

Pourquoi c’est utile ?

Le prin­ci­pal avan­tage du réfé­ren­ce­ment linéaire est sa souplesse en cas de modi­fi­ca­tion du réseau. Si un tronçon est corrigé (ex : un virage est déplacé ou une portion est décou­pée diffé­rem­ment), les objets liés via le réfé­ren­ce­ment linéaire sont auto­ma­tique­ment repo­si­tion­nés, sans avoir à modi­fier leur géomé­trie indi­vi­duel­le­ment.

Cela permet de :

  • garan­tir une cohé­rence géogra­phique entre le réseau et les objets qui en dépendent ;

  • limi­ter les erreurs ;

  • faci­li­ter la main­te­nance du système dans le temps ;

Confu­sion fréquente entre les deux notions

Souvent, en parlant de « segmen­ta­tion dyna­mique » dans Geotrek, on fait en réalité réfé­rence à une forme spécia­li­sée de réfé­ren­ce­ment linéaire. Il ne faut donc pas les confondre :

  • La segmen­ta­tion dyna­mique, dans Geotrek, concerne le décou­page auto­ma­tique du réseau aux inter­sec­tions pour garan­tir une topo­lo­gie propre et cohé­rente.

  • Le réfé­ren­ce­ment linéaire, lui, concerne la façon de posi­tion­ner des objets le long de ce réseau, en se basant sur des distances cumu­lées (PK) plutôt que sur des coor­don­nées directes.

Les deux notions sont complé­men­taires, mais diffé­rentes. Dans Geotrek, la segmen­ta­tion dyna­mique garan­tit la qualité du réseau, et le réfé­ren­ce­ment linéaire permet de l’ex­ploi­ter intel­li­gem­ment pour posi­tion­ner des objets.

Par abus de langage on parle de Geotrek-admin « avec segmen­ta­tion dyna­mique » pour parler du mode de fonc­tion­ne­ment qui exploite cette fonc­tion­na­lité ainsi que le réfé­ren­ce­ment linéaire car repo­sant sur un réseau de tronçons. Cela vient en oppo­si­tion à un autre mode de fonc­tion­ne­ment de Geotrek-admin qui ne néces­site aucun réseau de tronçons (et donc ni segmen­ta­tion dyna­mique, ni réfé­ren­ce­ment linéaire). Voir plus bas pour la descrip­tion de cette autre mode de fonc­tion­ne­ment.


Quels sont les avan­tages de ce mode de fonc­tion­ne­ment ?

  • Cohé­rence topo­lo­gique auto­ma­tique : lorsqu’un tronçon est modi­fié, déplacé, scindé ou supprimé, les objets liés sont auto­ma­tique­ment mis à jour ou suppri­més. Cela évite les inco­hé­rences entre un itiné­raire et le tracé des tronçons.

  • Gestion mutua­li­sée du réseau : plusieurs objets peuvent parta­ger les mêmes tronçons, ce qui faci­lite les mises à jour globales. Ainsi, lorsqu’un tronçon est modi­fié, tous les objets linéaires asso­ciés (itiné­raires, aména­ge­ments…) s’ajustent auto­ma­tique­ment au nouveau tracé. Pour les objets ponc­tuels (comme les POIs), leur posi­tion est égale­ment recal­cu­lée, mais une véri­fi­ca­tion manuelle peut être néces­saire si l’objet repré­sente un point fixe dans le réel (ex. : fontaine, panneau).

  • Éviter la dupli­ca­tion de géomé­tries : les objets ne dupliquent pas les lignes des tronçons ; ils sont défi­nis par leur posi­tion rela­tive.


Et les incon­vé­nients ?

  • Complexité tech­nique : la segmen­ta­tion dyna­mique et le réfé­ren­ce­ment linéaire reposent sur des déclen­cheurs en base de données (trig­gers), des vues SQL, et une logique métier complexe. Cela peut rendre certaines opéra­tions de main­te­nance, de migra­tion ou de fusion de données plus déli­cates.

  • Couplage fort au réseau de tronçons : suppri­mer un tronçon peut entraî­ner la suppres­sion d’objets asso­ciés (inter­ven­tions, signa­lé­tiques, POI, itiné­rai­res…). Il faut donc faire très atten­tion lors de la modi­fi­ca­tion du réseau. Pour les objets dépen­dant du socle de tronçon, la géomé­trie est aussi recal­cu­lée si le tronçon bouge. Cela peut poser problème, car un POI (ex. : une fontaine) ne se déplace pas physique­ment. Il faut donc parfois repo­si­tion­ner manuel­le­ment ces objets après modi­fi­ca­tion du tronçon.

  • Fusion de bases compliquée : comme expliqué dans cet article, fusion­ner deux bases Geotrek avec segmen­ta­tion dyna­mique est plus complexe, car chaque base peut avoir une numé­ro­ta­tion diffé­rente de ses tronçons et une topo­lo­gie propre. Il faut alors reca­ler tous les objets selon un nouveau réseau, ce qui est loin d’être trivial.

  • Courbe d’ap­pren­tis­sage : pour les utili­sa­teurs peu fami­liers avec le concept de segmen­ta­tion dyna­mique, cela peut rendre la prise en main plus diffi­cile.


Et sans segmen­ta­tion dyna­mique ?

Depuis plusieurs années, Geotrek-admin permet d’uti­li­ser une instance sans segmen­ta­tion dyna­mique, ce qui désac­tive aussi le réfé­ren­ce­ment linéaire.
Dans ce mode, les objets (itiné­raires, aména­ge­ments, signa­lé­tiques, etc.) sont créés avec leur propre géomé­trie indé­pen­dante (point, ligne), comme dans la plupart des SIG clas­siques. Dans ce cas, aucun réseau de tronçons n’est néces­saire et le module est complè­te­ment désac­tivé.

Plus simple..

Ce mode peut être plus simple à prendre en main et mieux adapté à certains contextes d’usage, notam­ment :

  • Quand les données sont saisies manuel­le­ment ou impor­tées sans struc­ture topo­lo­gique cohé­rente

  • Lorsqu’on ne souhaite pas que la modi­fi­ca­tion d’un tronçon affecte d’autres objets

  • Dans des contextes où Geotrek est utilisé de manière plus légère, ou pour une mission ponc­tuelle

..mais plus exigeant

Sans segmen­ta­tion dyna­mique ni réfé­ren­ce­ment linéaire, chaque objet devient indé­pen­dant : cela offre plus de liberté, mais néces­site plus de rigueur de la part des utili­sa­teurs. En effet, la cohé­rence géogra­phique entre les objets n’est plus assu­rée auto­ma­tique­ment.
Par exemple, si un itiné­raire longe un sentier modi­fié, sa géomé­trie devra être mise à jour manuel­le­ment.

Modules absents dans ce mode

Dans une instance Geotrek-admin sans segmen­ta­tion dyna­mique, certains modules ne sont pas dispo­nibles, car ils dépendent direc­te­ment du réseau topo­lo­gique de tronçons :

  • Tronçons

  • Sentiers

  • Statuts

Cela change donc profon­dé­ment la manière d’or­ga­ni­ser et de struc­tu­rer les données dans l’ou­til. Les autres modules qui dépendent d’or­di­naire du réseau de tronçons sont adap­tés pour pouvoir fonc­tion­ner sans (comme les modules POI ou aména­ge­ments).

Fonc­tion­na­li­tés en plus

Un mode sans segmen­ta­tion dyna­mique permet aussi d’ac­cé­der à certaines fonc­tion­na­li­tés incom­pa­tibles avec le mode stan­dard.
Par exemple : l’import d’iti­né­raires à partir de fichiers SIG (formats GeoJ­SON, Shape­file, etc.) direc­te­ment via le module d’im­port acces­sible à l’adresse : https://<votre-instance-geotrek-admin>/commands/import

Pour cette raison, le mode sans segmen­ta­tion dyna­mique est privi­lé­gié pour les instances de Geotrek avec un fort enjeu d’im­port de conte­nus depuis d’autres bases, lorsqu’il s’agit d’une passe­relle Apidae comme avec Auvergne Rhône Alpes Tourisme ou d’agré­ga­tion de multiples base Geotrek exis­tantes (Geotrek-Agré­ga­teur) comme avec le dépar­te­ment du Jura ou le dépar­te­ment des Hautes Alpes.


En résumé : segmen­ta­tion dyna­mique ou pas ?

Tout dépend de votre usage et de vos besoins. C’est un choix à faire géné­ra­le­ment au moment du lance­ment de votre Geotrek-admin, au démar­rage du projet car il sera struc­tu­rant par la suite pour défi­nir votre usage.

Critère Avec segmen­ta­tion dyna­mique Sans segmen­ta­tion dyna­mique
Cohé­rence topo­lo­gique ✅ Auto­ma­tique ❌ Manuelle
Main­te­nance ⚠️ Plus complexe ✅ Plus simple
Fusion de bases ⚠️ Très déli­cate avec beau­coup de travail manuel ✅ Plus souple
Visua­li­sa­tion ✅ Géomé­trie géné­rée dyna­mique­ment ✅ Géomé­trie propre
Prise en main ⚠️ Plus complexe ✅ Plus intui­tif
Faci­lité de créa­tion de linéaires (dont itiné­raires) ✅ Rapide car repo­sant sur un réseau exis­tant ⌚ Plus long car néces­site un tracé point par point
Import d’iti­né­raires ❌ Impos­sible ✅ Possible
Usages recom­man­dés Pour struc­tu­rer les données d’un terri­toire, pour les usages de gestion avan­cés, créer une nouvelle offre touris­tique Pour faire la passe­relle entre plusieurs bases de données, synchro­ni­ser des linéaires depuis d’autres sources, pour de la valo­ri­sa­tion simple de données exis­tantes

Toujours un doute ? Contac­tez Makina Corpus pour nous parler de votre projet et nous vous conseille­rons sur la meilleure stra­té­gie à adop­ter ! 


Conclu­sion

La segmen­­ta­­tion dyna­­mique et le réfé­ren­ce­ment linéaire de Geotrek permettent une gestion fine et cohé­­rente des objets le long d’un réseau de tronçons. Elles permettent de profi­ter de certaines auto­ma­ti­sa­tions, mais supposent une bonne maîtrise du fonc­­tion­­ne­­ment de la base et une certaine rigueur dans la gestion des tronçons.

Dans des contextes plus simples, ou lorsqu’on prévoit des opéra­­tions de fusion de bases, il peut être plus judi­­cieux de ne pas ac­ti­­ver la segmen­­ta­­tion dyna­­mique (en utili­sant le para­mètre de confi­gu­ra­tion TREKKING_TOPOLOGY_ENABLED = False) pour faci­­li­­ter la main­­te­­nance.

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