Makina Blog

Le blog Makina-corpus

Geotrek et OpenS­treet­Map : Mise en place d’une passe­relle pour une connais­sance du terri­toire enri­chie


Dans l’uni­vers des logi­ciels open-source, les plus belles inno­va­tions naissent souvent de la rencontre entre des commu­nau­tés qui partagent les mêmes valeurs. Aujour­d’hui, nous célé­brons une avan­cée majeure pour Geotrek : la créa­tion d’une passe­relle avec OpenS­treet­Map (OSM), la plus grande base de données carto­gra­phique colla­bo­ra­tive au monde. Plus qu’une simple fonc­tion­na­lité, ce projet est le fruit d’un travail d’in­gé­nie­rie et de recherche appro­fondi. Il incarne une vision commune : celle de four­nir des outils puis­sants, ouverts et commu­nau­taires pour mieux comprendre, gérer et valo­ri­ser nos terri­toires. Pour les parcs natu­rels, les collec­ti­vi­tés et tous les gestion­naires d’es­paces, cette nouvelle connexion repré­sente un véri­table atout, promet­tant d’ex­ploi­ter un ensemble de données jusqu’ici inex­ploité.

Contexte

Geotrek s’est imposé comme la solu­tion de réfé­rence en France pour la gestion des sentiers, des équi­pe­ments et la valo­ri­sa­tion touris­tique. Sa force réside dans la struc­tu­ra­tion fine de ses données. De son côté, OpenS­treet­Map est un trésor d’in­for­ma­tions géogra­phiques, alimenté en continu par plus de dix millions de contri­bu­teurs. Points d’in­té­rêt, refuges, parkings, zones natu­rel­les… des infor­ma­tions précieuses pour tout gestion­naire de terri­toire.

Pour­tant, un fossé exis­tait. Trans­fé­rer ces infor­ma­tions dans Geotrek néces­si­tait une saisie manuelle longue et fasti­dieuse, un frein majeur à l’ef­fi­ca­cité. L’objec­tif du projet mené par Nell Party était donc de remé­dier à ce frein : auto­ma­ti­ser et déve­lop­per les échanges de données pour enri­chir Geotrek et permettre une synchro­ni­sa­tion avec OpenS­treet­Map.

Réali­sa­tion

Le résul­tat du travail mené est la créa­tion d’une passe­relle permet­tant de gérer plusieurs typo­lo­gies de données. Ainsi il est présent possible d’in­té­grer des données issues d’OpenS­treet­Map dans Geotrek pour l’en­semble des objets suivants :

  • Bureaux d’In­for­ma­tion
  • Conte­nus Touris­tiques
  • Villes
  • Zones règle­men­taires
  • Signa­lé­tiques
  • Aména­ge­ments
  • Conte­nus Outdoor
  • Point d’in­té­rêt (POI)

En clair, démar­rer un travail avec un nouveau Geotrek pour gérer son terri­toire n’a jamais été aussi simple car les modules peuvent être direc­te­ment rempli des données perti­nentes déjà exis­tantes dans OSM après la phase d’ins­tal­la­tion. Ces commandes d’im­port de données OSM peuvent évide­ment être couplées aux commandes d’im­port déjà exis­tantes dans Geotrek.

Derrière la passe­relle : un travail d’ana­lyse et d’in­gé­nie­rie

Créer ce pont n’était pas une simple affaire de « copier-coller ». Il a fallu conce­voir une méca­nique de préci­sion capable de traduire la logique d’OpenS­treet­Map dans le langage de Geotrek. C’est ici que réside le défi tech­nique.

Au cœur du système se trouve un système de « parsers » modu­laires et sophis­tiqués. Il s’agit de programmes capable de faire la passe­relle entre le forma­lisme de Geotrek et celui d’OpenS­treet­Map, de comprendre leur contexte et de trai­ter les données.

Le système conçu a été pensé pour surmon­ter plusieurs défis complexes :

  1. Gérer l’hé­té­ro­gé­néité des données : La force colla­bo­ra­tive d’OSM est aussi un défi. Le niveau de détail d’un objet peut varier. Notre système est capable de gérer les champs manquants, d’ap­pliquer des valeurs par défaut perti­nentes et de garan­tir que chaque objet importé dans Geotrek soit valide et exploi­table.
  2. S’adap­ter à l’in­ter­na­tio­nal : La nouvelle passe­relle gère nati­ve­ment les champs multi­lingues (name:fr, name:en…), permet­tant à Geotrek de s’in­ter­na­tio­na­li­ser et de servir des terri­toires s’adres­sant à des publics de toute natio­na­lité.
  3. Traduire la complexité géomé­trique : Un simple « point » dans OSM peut être un bâti­ment (poly­gone) ou un sommet (nœud). La passe­relle analyse intel­li­gem­ment la géomé­trie source et la conver­tit au format le plus perti­nent pour Geotrek, assu­rant une loca­li­sa­tion précise sans alour­dir la base de données
  4. Enri­chir au-delà des données brutes : Le système va plus loin en impor­tant auto­ma­tique­ment des fichiers liés, comme des images depuis Wiki­me­dia Commons, pour enri­chir direc­te­ment les fiches d’in­for­ma­tion dans Geotrek.

Ce méca­nisme robuste et flexible est le résul­tat d’une analyse appro­fon­die des deux écosys­tèmes, trans­for­mant un défi tech­nique en une solu­tion élégante et puis­sante.

Le cas des tronçons dans Geotrek : une solu­tion avec OSM-Paths

La créa­tion du réseau de tronçons est la colonne verté­brale de toute instance Geotrek. L’objec­tif de ce travail était égale­ment de pouvoir propo­ser un système pour les terri­toires qui débutent avec Geotrek afin qu’il puissent rapi­de­ment exploi­ter un socle de données fiable. Pour faci­li­ter cette étape cruciale, un outil complé­men­taire et auto­nome, distinct de Geotrek, a été déve­loppé : OSM-Paths. Dispo­nible en open-source, cette appli­ca­tion permet de géné­rer un réseau de sentiers propre et segmenté à partir des données OSM, prêt à être importé dans Geotrek. Cette approche modu­laire évite d’alour­dir l’ap­pli­ca­tion prin­ci­pale avec une fonc­tion­na­lité utile unique­ment au démar­rage, tout en four­nis­sant un service essen­tiel aux admi­nis­tra­teurs.

Visualisation des tronçons importés sur un parc dans Geotrek à partir d'OSM
Réseau de tronçon importé dans Geotrek issu d’OpenS­treet­Map

Test en condi­tions réelles

Pour vali­der l’ef­fi­ca­cité de cette nouvelle passe­relle, elle a été déployée sur une instance de test couvrant le parc natio­nal du Triglav en Slové­nie. Les résul­tats parlent d’eux-mêmes : plus de 4 100 objets (aména­ge­ments, points d’in­té­rêt, sites touris­tiques, etc.) ont été impor­tés de manière fluide et cohé­rente.

Ce test gran­deur nature a non seule­ment prouvé la robus­tesse de l’ou­til mais a aussi démon­tré sa capa­cité à initia­li­ser une instance Geotrek complète et riche à partir de données ouvertes, en un temps record.

Une alliance fondée sur des valeurs parta­gées

Ce projet est bien plus qu’une inno­va­tion tech­nique ; il est la concré­ti­sa­tion de la syner­gie entre Geotrek et OpenS­treet­Map. Les deux projets sont portés par une philo­so­phie open-source, une gouver­nance commu­nau­taire et une obses­sion pour la qualité de la donnée.

Le déve­lop­pe­ment de cette passe­relle a suivi les stan­dards les plus exigeants : une couver­ture de tests unitaires complète, une docu­men­ta­tion claire et une inté­gra­tion conti­nue (CI/CD) pour garan­tir la stabi­lité et la main­te­na­bi­lité à long terme.

Vers une synchro­ni­sa­tion dans les deux sens

Cette première étape majeure ouvre des pers­pec­tives passion­nantes. En faci­li­tant l’im­port, nous posons les bases d’une future réflexion sur la contri­bu­tion retour : permettre aux utili­sa­teurs de Geotrek de corri­ger ou d’en­ri­chir les données direc­te­ment dans OpenS­treet­Map, créant ainsi un cercle vertueux au béné­fice de tous.

Des infor­ma­tions complé­men­taires sur la possi­bi­lité d’ex­por­ter des données Geotrek vers OSM sont dispo­nibles sur le ticket Github dédié, un début d’im­plé­men­ta­tion est présent sur une branche dédiée.

Maquette d'une interface de synchronisation champ par champ entre Geotrek et OpenStreetMap
Maquette d’une inter­face de synchro­ni­sa­tion champ par champ entre Geotrek et OpenS­treet­Map

Pour la commu­nauté Geotrek, cette passe­relle est une promesse tenue : celle de rendre l’ou­til toujours plus puis­sant, plus simple à déployer et plus connecté aux diffé­rentes sources de données pour éviter une double saisie. C’est une invi­ta­tion à explo­rer, à enri­chir et à parta­ger la connais­sance de nos terri­toires, avec plus d’ef­fi­ca­cité que jamais.

Formations associées

Formations Geotrek

Formation Utilisation de Geotrek

Toulouse Nous contacter

Voir la Formation Utilisation de Geotrek

Formations SIG / Cartographie

Formation Développer avec l'écosystème d'OpenStreetMap

Aucune session de formation n'est prévue pour le moment.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à nous contacter.

Voir la Formation Développer avec l'écosystème d'OpenStreetMap

Formations Geotrek

Formation Administration et personnalisation de Geotrek

Toulouse Nous contacter pour des dates

Voir la Formation Administration et personnalisation de Geotrek

Actualités en lien

Instal­ler Geotrek : avec ou sans segmen­ta­tion dyna­mique ?

08/09/2025

Geotrek-admin propose deux modes de fonc­tion­ne­ment pour gérer les objets liés aux tronçons : avec ou sans segmen­ta­tion dyna­mique. Ce choix a un impact impor­tant sur la manière dont sont stockées et gérées les données, et sur les possi­bi­li­tés d’édi­tion, de cohé­rence topo­lo­gique et d’in­ter­opé­ra­bi­lité avec d’autres systèmes. Dans cet article, on vous explique ce qu’est la segmen­ta­tion dyna­mique ainsi que le réfé­ren­ce­ment linéaire, ses avan­tages, ses limites, et dans quels cas il est perti­nent (ou non) de les utili­ser.
Voir l'article
Image
Réseau de tronçons dans Geotrek

Geotrek-Mobile, zones sensibles désor­mais acces­sibles

17/07/2025

Une nouvelle fonc­tion­na­lité vient enri­chir l’ap­pli­ca­tion Geotrek-Mobile : l’af­fi­chage des zones sensibles direc­te­ment sur la carte, le long des itiné­raires.
Voir l'article
Image
Geotrek-Mobile contenus outdoor

OpenStreetMap cartographie votre ville en temps réel

17/07/2013

Comment améliorer les cartes libres de Toulouse.

Voir l'article

Inscription à la newsletter

Nous vous avons convaincus